UN APPEL AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL

Monsieur le Président du Conseil Départemental, Monsieur Germinal PEIRO; 

 

Monsieur le Vice –Président du Conseil Départemental, Monsieur Jean-Fred DROIN, chargé du tourisme et de la promotion Périgord; 

 

L’association «Les Sentiers du Landais» située à Fraisse (La Force) et l’association «Amis-Chemins» à Saint-Martin de Fressengeas (Thiviers) vous remercient pour l’audience que vous nous accordez. Vous êtes à la fois la providence et la dernière chance pour que notre milieu rural tente de continuer à vivre aux quatre coins de nos couleurs du Périgord. 

 

Nos associations viennent vers vous et vous remercient de l’intérêt exceptionnel que vous aurez à égard de notre démarche, de notre action. Tout d’abord, nous souhaiterions que vous puissiez appuyer et renforcer avec attention la démarche en cours de la commission des lois concernant la proposition de loi visant à améliorer la protection des chemins ruraux du domaine privé des collectivités territoriales et à autoriser l'échange en matière de voies rurales . Madame la Députée, Madame Brigitte ALLAIN, est attentive à l’action de défense sur le sujet. Peut-être également en lien à veiller à ce que les élus ne cessent de vendre des chemins ou des portions de chemins. Oui, certains ne se préparent pas à «demain» et ne prennent pas conscience de la gravité de la situation. La souveraineté souvent ne doit pas être l’argument barrage; elle s’est adaptée et a su évoluée par exemple avec l’arrivée des communautés de communes ou d’agglomérations…, donc par un transfert de compétences. Cela pourrait s’étendre ainsi pour les chemins communaux. Il ne faudrait pas que cette souveraineté se transforme en autarcie de manière à satisfaire quelques grands propriétaires, aux sentiments que ces derniers n’en n’est jamais assez et de penser qu’ils pourraient tout emporter avec eux relève de l’utopie, isolant ainsi un peu plus l’accès à notre ruralité.  

 

La cause est sans doute aussi liée à certains endroits où les territoires de chasse sont très importants et de fait au manque de liberté d’action et de circulation pour tous les autres publics dans la notion de partage peut laisser perplexe; Fraisse étant une référence sur le sujet. Pourtant la cohabitation reste cependant possible dans le mesure où elle est renseignée et coordonnée. Nous passons aussi l’idée que certaines démarches de vente sur le sujet soient perçues du genre «petits arrangements entre amis».                                                                                                                     1

 

Les chemins communaux / ruraux sont les valeurs identitaires, les racines, le patrimoine, la culture. Ne plus les pratiquer est une mort programmée pour nos campagnes et nos forêts.  

 

Nous souhaitons sincèrement que nous prenions conscience que nos paysages évitent de se métamorphoser défavorablement dans la vie de notre quotidien. Il s’agirait pas que nos lieux-dits, nos hameaux ne soient assimilés à des cités dortoirs, où Il ne nous resterait que les routes bitumées et les DFCI qui serviraient d’allées. La libre circulation en serait en soit menacée, nous privant ainsi de tout contact avec la nature.                                                                                                                                                          

Un tel désintérêt ne pourrait qu’accroître la désertisation de la vie rurale et de tous ceux qui s’y trouvent, en une disparité croissante de ces habitants avec tous ceux qui ont fait l’histoire de nos communes sera oublié à jamais. Pour en assurer l’avenir, faisons en sorte à ne pas oublier les jeunes générations et toutes celles qui les succèderont. Alors il nous semble opportun d’attirer vraiment votre attention sur l’importance primordiale d’assurer la  protection du domaine privé des communes. 

 

Effectivement, ces projets destructeurs çà et là tendent à supprimer une ou plusieurs section(s) de chemins ruraux au seul profit d’un riverain au détriment de tous les usagers potentiels à des activités accessibles par le seul biais des chemins ruraux, d’où la nécessité absolue de les sauvegarder. Sinon, la seule bonne décision pour protéger les intérêts de tout le monde en cas de dérives à la vente serait de proposer obligatoirement un changement d’assiette.  

 

Dans notre société actuelle à la recherche d’activités de pleine nature, il faut considérer ces chemins ruraux comme une véritable richesse, un patrimoine, pour tous les départements ruraux d’ailleurs. 

 

Un Sous-Préfet du Périgord Vert avait même souligné au cours d’une réunion de maires que: « les chemins ruraux étaient L’OSSATURE DU DÉVELOPPEMENT de l’agrotourisme. » Il est évident pour tous les acteurs économiques de nos campagnes (agriculteurs, artisans, commerçants de proximité, professionnels du tourisme etc.) que la carte ‘’Tourisme Vert’’ est un enjeu majeur pour le monde rural de demain. Ainsi, la défense et la protection des chemins ruraux pour les générations à venir sont deux nécessités absolues pour élaborer des projets pérennes, mais aussi, pour structurer le territoire de manière durable.                          

 

L’attrait des vacanciers et le bien- être des populations locales se doivent être fortement liés à la capacité de nos communes à proposer des activités en relation avec l’environnement naturel. Ces activités sont : la marche et ses variantes, l’équitation, la pêche, la chasse, le VTT, le vélotourisme & le fluvial etc... . Donc, n’oublions pas par conséquent le volet économique qui est directement impliqué avec ces activités, à savoir l’hôtellerie les hébergements en gîtes, les centres équestres et la vente directe de produits du terroir.                                                  

Bien entendu, le dénominateur  commun à toutes ces activités, à la fois ludiques et professionnelles, sont les chemins ruraux, qui en donnant accès au cœur des forêts et au bord  des rivières, favorisent la circulation dans le milieu naturel tout en permettant la découverte du patrimoine paysager et architectural des villages, et en mettant davantage en valeur l’agriculture locale dans ce qu’il en reste, pour le développement des marchés de producteurs. Par conséquent, en sauvegardant les chemins ruraux, c’est défendre ainsi, l’essence même du tourisme vert c'est-à-dire l’adéquation de deux paramètres devenus indissociables: nature et gastronomie. Les chemins sont de fait, les vecteurs de la recherche de l’authenticité, tant plébiscitée par les touristes urbains et étrangers.  

 

La prise de conscience de ces éléments est décisive pour l’avenir et la solidarité des communes  rurales, et va de plus permettre d’éviter beaucoup de conflits juridiques entre les riverains et les communes car les jurisprudences des tribunaux administratifs sont très nombreuses. Ceci témoigne de l’actualité et l’intérêt de cette problématique. 

 

Il convient également de préciser que dans toutes les assemblées générales d’associations de randonnées pédestres ou équestres, le problème des chemins ruraux aliénés par les riverains  représente la question la plus souvent abordée.  En effet, les PDIPR (Plan départemental d’itinéraire de randonnée) n’ont pas permis de solutionner les litiges, au vu des kilomètres de goudron, tant redoutés, recensés par les nombreux pèlerins de St Jacques de Compostelle. Tous les habitants de nos communes, de nos cantons, de notre département, de notre pays ont besoin d’avoir ces voies de circulation aux randonneurs toutes catégories confondues.  Vraiment, ces réalisations pourraient entrées dans le cadre du développement au tourisme vert grâce aussi à la biodiversité des espèces animales et végétales, valable aussi bien dans nos forêts que nos campagnes dans un objectif de retrouver des perspectives d’avenir et à ce titre de les redynamiser.                                                                                                 

 

 Pourriez-vous le Monsieur le Président du Conseil Départemental, Monsieur Germinal PEIRO et  Monsieur le Vice –Président du Conseil Départemental, Monsieur Jean-Fred DROIN, inviter tous les maires du département à une prise de conscience collective et responsable sur le sujet?  Pour l’occasion et dans l’idéal de demander à tous les maires à bien vouloir recenser leurs chemins ou voies rurales de manière à ce que les services en charge du développement au tourisme du Conseil Départemental, les communautés de communes ou d’agglomérations, etc…, puissent travailler sur des projets intercommunaux grâce vous Monsieur le Président? 

 

Entre parenthèse, l’association «Les Sentiers du Landais» qui est située sur la commune de Fraisse, est un cas de figure très représentatif. Aussi, juste pour information et vous donner une petite idée, elle se présentera dans son élan d’évolution créé en 2008 à sa régression depuis avril 2014 avec la nouvelle équipe municipale et plus généralement sur la température locale et, à SaintGéraud de Corps où il y eu de la vente de chemin! 

 

Vous aurez ainsi l’impression qu’il y a du répétitif, mais de le dire, le redire n’en sera jamais assez afin que l’indispensable pour la ruralité ne manque pas d’être souligné et, que les mentalités et les esprits de certains de nos élus évoluent enfin un peu.  

 

En tout cas, il s’agirait de supporter un coût par les communes en question, pourquoi pas; mais lors de la 1ère rencontre inter-associative du samedi 18 avril 2015pour commencer à sensibiliser sur le sujet rural, nous avions eu un exemple qui exprimait un peu d’huile de coude et d’initiative. En effet, une association nous confiait justement qu’elle serait prête en accord avec les élus des communes à participer à des opérations de nettoyage, avec une équipe de jeunes favorables à ce type d’action et du matériel adapté! Cela montre qu’il ne s’agit pas que de coût, puisqu’il peut être minimisé et, de plus cela représente un acte citoyen! 

 

Vue d’ensemble, il y a des communes qui devraient être fières de savoir que des associations s’intéressent à elles pour leurs développements.  De plus, à l’heure où certains maires «pleurent» sur le manque de subvention, il n’est pas rare d’observer sur l’emprise de certains chemins du bois que ces élus pourraient tirer en terme de recettes pour leurs communes qui sont ou qui seraient au bord de l’asphyxie.                                                                                                                    

 

Alors, parfois on peut se poser la question; les communes pour certaines n’on-t-elles pas la volonté volontaire de ne pas entretenir leurs chemins, pour donner l’impression qu’ils ne sont pas pratiqués, de manière à les rendre vulnérables pour une disparité lente et progressive? Le verrouillage constitue une menace, cette même menace un jour sévira de partout, une ghettoïsation annoncée…, sans le savoir certains élus à égard de leurs communes sont en train de sonner le glas. 

 

Dans cette logique malsaine, nous pourrions de la même façon imaginer qu’aujourd’hui du fait que les communes ne veuillent plus entretenir les chemins faute de fréquentation, demain les communautés de communes ou d’agglomération, etc…, faute de maison aux bords de nos voies communales ne le fassent plu non plus comme à Saint-Médard de Mussidan. Par ricochet, les maisons ne se vendraient plus… 

 

Un danger également pour les citoyens des communes où la fiscalité qui tend à s’alourdir… Nous insistons, une simple vente de section de chemin  représente un enjeu économique et socioculturel important pour les communes. Il est nécessaire de sauvegarder ce patrimoine, au nom de tous les usagers des chemins ruraux, cela  va pérenniser le domaine privé de la commune.  Cet héritage pourra ainsi retrouver des perspectives d’avenir et redynamiser nos campagnes par le biais du tourisme vert, l’environnement en serait tout autant préservé. Tout ceci vous a paru peut-être répétitif mais l’indispensable pour la ruralité ne doit pas manquer d’être souligné. 

 

Non négligeable, les chemins seraient un bon moyen de circulation pour les véhicules de lutte contre les incendies vis-à-vis des DFCI, ils serviraient de transversal, mieux de coupe-feu. Et puis non des moindres, la sécurité des personnes seraient mieux encadrées plutôt que de de se voir cheminer sur des routes départementales. Les chemins ruraux ont toujours eu vocation d’être le plus court… ! Oui, toutes les communes devraient avoir un lien Nord Sud Est Ouest au même titre que les couleurs du Périgord pour la libre circulation des publics, évitant ainsi ces routes bitumée, ces routes caillouteuses et, évitant ainsi les amertumes et l’état de règne de certains propriétaires riverains. 

 

La vie agricole dans nos contrées va vers une disparité lente mais progressive. Les évènement derniers de juillet le démontrent avec les difficultés que ne cessent de traverser éleveurs et agriculteurs. Alors il ne faudrait pas que le seul potentiel restant lié à nos voies ne prenne la même tournure.                                                                                                        

 

 LA SOLIDARITÉ NE PASSE-T-ELLE PAS AUSSI PAR LES CHEMINS RURAUX ? UN LIEN DE FRATERNITÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT A L’INTERCOMMUNALITÉ VERTE! 

 

N’oublions pas aussi les hommes et les femmes dans les villages de nos campagnes qui ont traversé l’histoire. Nous leurs devons gratitude et reconnaissance, et qui font que là où nous sommes aujourd’hui, demain nous continuerons à leurs témoigner la place qu’ils méritent.  

 

Nous espérons vivement que toute la vie politique, économique et culturelle puisse se pencher sur le déclin de la vie rurale, de ses effets et ses conséquences.  

 

Nous souhaiterions dans cette thématique avoir la possibilité de participer aux 1ère assises d’automne que vous allez organiser, afin de travailler activement sur ce sujet qui nous tient tant à cœur. Nous pourrions être le porte-paroles de ces mots, ces «maux» de la ruralité.  

 

En conclusion: « que d’énergie inutile quand elle pourrait - être utilisée pour des choses plus salutaires à égard de tout citoyen». 

 

Avec nos remerciements réitérés pour ce moment d’écoute, d’attention et, de temps que vous nous avez consacrez, veuillez, Monsieur le Président, Monsieur Germinal PEIRO, Monsieur le Vice–Président du Conseil Départemental, Monsieur Jean-Fred DROIN, recevoir nos respectueuses salutations. 

 

Etablit entre les associations  «Les Sentiers du Landais» et «Amis Chemins» Jean-Henri HOFFMANN Chantal MASSY                     

 

Périgueux, juillet 2015.