action POUR LA PROTECTION DES CHEMINS RURAUX

LETTRE OUVERTE  A   MADAME LA MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT  ET  AUX  DÉPUTÉS.

 

Madame La Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés,

 

Les associations de randonnées et de conservation des chemins ruraux, les professionnels du tourisme vert, et l’ensemble des usagers des activités de pleine nature  souhaitent aujourd’hui  vous alerter sur un problème majeur des zones rurales. 

A l’heure où les campagnes se désertifient, à l’heure où le monde agricole cherche désespérément de nouvelles sources de revenu, à l’heure où la médecine conseille de plus en plus de pratiquer des activité de marche pour une meilleure santé , il existe un patrimoine gratuit, créateur  de beaucoup d’activités, vecteur de développement pour l’agrotourisme et accessible par toutes les couches sociales : cette richesse bien connue des zones rurales, c’est le réseau de  chemins ruraux  des communes .

 

Il est certain, que cet extraordinaire maillage de voies ouvertes au public de par la loi, est promis à un nouvel avenir très intéressant  à condition que ces chemins soient enfin protégés et conservés. 

En effet, beaucoup trop souvent on constate des litiges du fait d’aliénations illégales. Ainsi par  manque de respect de la loi, des maires  laissent volontairement disparaître les assiettes des sentiers pour les distribuer ensuite à des  riverains malveillants sous prétexte d’éviter des dépenses d’entretien pour les municipalités.  

Beaucoup d’associations, se proposant pourtant d’entretenir ces chemins, dénoncent ces situations au tribunal administratif, sans compter les professionnels du tourisme vert qui subissent cette disparition de chemins comme une atteinte grave à la pratique de leurs activités de pleine nature. (Centres équestres, clubs de randonnées, Gîtes en milieu rural …). 

 

N’oublions pas que le succès de l’agrotourisme repose sur  deux paramètres indissociables à savoir la  gastronomie locale avec la vente directe  de produits fermiers et le ‘’tourisme vert’’ offrant des activités, bien entendu en lien avec la découverte du territoire, de la nature et du patrimoine. Or  toutes ces  activités ont toujours pour dénominateur commun les chemins ruraux. 

En effet, ces chemins sont l’ossature même du développement de l’activité estivale en zone rurale, sans compter le bien-être également pour les habitants locaux qui ont aussi intérêt à bénéficier de cette liberté de circulation en milieu naturel. 

Cependant, il existe un cadre formidable, à savoir les  PDIPR (Plan Départemental des Itinéraires de Promenade .) qui ont permis certes, de constituer des itinéraires avec les élus volontaires  mais hélas, beaucoup de départements n'ont pas adhéré à ce plan non obligatoire, et la part du bitume, souvent constatée trop importante, est vraiment incompatible avec nombres d'activités (équestre, vtt, pédestre). Donc les PDIPR ne sont pas un aboutissement mais plutôt une amorce à imposer avec une nouvelle réglementation sur toutes les communes. 

D'autre part, la raison de l’entretien parfois invoquée est un faux problème, car avec la mécanisation actuelle, entretenir un chemin est très simple et peu coûteux si ce nettoyage est fait régulièrement tous les ans. 

                                                            

De plus, toutes les études écologiques, démontrent l’intérêt évident pour la biodiversité de conserver ces chemins où la faune et la flore peuvent encore subsister tout en maintenant un patrimoine paysager, valeur ajoutée évidente de notre Périgord par exemple. N’oublions pas non plus, le Grenelle de l’environnement et la COP 21 qui plébiscitent une attention particulière aux espaces naturels ; au vu des budgets consacrés à ces deux événements il serait bien d’en respecter les conclusions des études présentées. Aussi, Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés, pérennisez ce patrimoine avant qu’il ne soit dilapidé par quelques élus malveillants et inconscients de la richesse de leur commune. 

 

On vous demande à ce que ces chemins ruraux soient inaliénables et que la libre circulation y soit respectée. En ce qui concerne l’entretien permettez aussi, clairement, aux associations type loi 1901 , aux usagers et aux riverains bien sûr de pouvoir les nettoyer . Ne laissez surtout pas le choix d’une carte des chemins aux maires, ils vont la réduire au minimum. On peut aussi envisager de légaliser les changements d’assiette pour assurer les continuités.                  La nature est particulièrement riche et variée sur nos territoires, mais encore faut- il pouvoir y accéder en toute quiétude et savoir tirer profit de tous les  atouts qu’elle apporte. 

 

Cette lettre ouverte est sincèrement un cri d’alarme pour sauvegarder à peu de frais un patrimoine bien français mais tellement source d’espoir pour une économie d’avenir du  monde rural. 

Dans l’attente  d’être entendus, nous vous prions  d’agréer Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés  l'expression de notre très haute considération. 

 

Signatures : Amis Chemins St Martin de Fressengeas (24800), soutien Les Sentiers du Landais Fraisse (24130) - associations loi 1901.